Muriel Marchand
1899 sur Netflix : la nouvelle série des créateurs de Dark va-t-elle vous faire halluciner vous aussi ?
De quoi s’agit-il ?
1899 suit les circonstances mystérieuses du voyage d’un bateau d’immigrants d’Europe naviguant vers New York.
Les passagers sont tous issus d’horizons différents mais partagent les mêmes rêves et espoirs pour le nouveau centenaire et leur avenir à l’étranger.
Lorsqu’ils découvrent un autre navire à la dérive en pleine mer, porté disparu depuis des mois, leur voyage prend une tournure inattendue.
Ce qu’ils trouveront à bord transformera leur voyage vers un monde meilleur en une énigme cauchemardesque, révélant les liens entre chacun des passagers, entrelacés dans un réseau de secrets.
C’est avec qui ?
Pour leur nouvelle série, les créateurs de Dark comptent sur un large casting européen
rempli de talents et de visages connus des amoureux des séries et des abonnés Netflix.
Le public reconnaîtra ou découvrira Emily Beecham (Into the Badlands), Aneurin Barnard
(Dunkerque), Andreas Pietschmann (Dark), Miguel Bernardeau (Elite), Maciej Musial (The Witcher),
Anton Lesser (Game Of Thrones), Lucas Lynggaard Tønnesen (The Rain),
Rosalie Craig (London Road), Clara Rosager (The Rain), Maria Erwolter (Le Rituel).
Outre l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège, la Pologne, l’Espagne et le Portugal,
la France est également présente au sein de ce large casting par deux comédiens :
Mathilde Ollivier (vue dans Overlord, une production de JJ Abrams) et Yann Gael (connu pour ses rôles dans Duel au soleil et Le Rêve Français).
Enfin, la Belgique est également présente à travers l’acteur Jonas Bloquet (Elle, Germinal et Marie-Antoinette).
Ça vaut le coup d’œil ?
De 2017 à 2020, Jantje Friese et Baran bo Odar ont joué avec la cervelle des abonnés Netflix avec leur série Dark et ses trois saisons de voyage dans le temps, de chagrin familial et de traumatisme psychologique dans la petite ville de Winden, centre névralgique d’une histoire mystique et fascinante, épique.
Deux ans plus tard, les créateurs allemands sont de retour avec une nouvelle série « 1899 ».
Cette fiction en huit épisodes explore un mystère en utilisant des codes et des thèmes proches de ceux de Dark, avec plus d’ambition et d’envergure.
Comme Dark, 1899 se concentre sur un grand groupe de personnes, dont on découvre les liens au fil des épisodes, cachant de sombres secrets qui se retrouvent embarqués dans une folle aventure mêlant science, mysticisme, expérience, religion et communauté.
Si les personnages de Dark étaient aimantés à la ville de Winden, les protagonistes de 1899 sont échoués sur un navire, baptisé Kerberos.
Enfin, les personnages de 1899 et Dark sont soumis à des expériences temporelles et psychiques complexes et viscérales qui vont leur révéler des vérités insoupçonnées.
1899 plus fou que Dark ?
Alors, 1899 ne semble-t-il pas un peu réchauffé ?
Loin de là. Si 1899 et Dark partagent de nombreux points communs tant sur le fond que sur la forme, mêmes créateurs obligent, la nouvelle œuvre germanique passe à la vitesse supérieure avec des moyens bien plus conséquents.
L’équipe de la série utilise la technologie « The Volume » (la même que sur The Mandalorian ou House of the Dragon), qui est un demi-cercle d’écrans LED géants sur lesquels des décors 3D sont incrustés et modifiés dans le temps. réel.
Cette technique, qui remplace les fonds verts et bleus, permet une meilleure sensation de réalisme tant pour les acteurs que pour le public.
Et le résultat est bluffant ! Même si Dark bénéficiait déjà de décors captivants,
1899 peut compter sur un univers riche, soigné et hypnotisant, à la hauteur de l’ambition de la série,
dont le générique hantera les spectateurs.
Et il en va de même pour les costumes, pour lesquels un véritable travail d’orfèvre de la part de la costumière Bina Daigeler (nominée à un Oscar pour son travail sur Mulan) a été réalisé pour refléter une époque lointaine et à la fois proche.
Le tout est rehaussé par la musique de Ben Frost, qui était déjà le compositeur de la série Dark.
Sur le plan de la narration, l’intrigue de 1899 semble plus accessible, à première vue,
que celle de Dark et surtout elle avance assez rapidement, si bien que même si l’on est tenté
de développer de nombreuses théories, des indices, et même quelques réponses,
sont apportés à nous rapidement, avec parcimonie et pertinence.
Cette façon de procéder permet de ne pas gâcher le plaisir visuel et surtout
d’éviter de perdre trop de spectateurs en route.
Pour mener à bien l’intrigue, 1899 s’appuie sur une distribution paneuropéenne
d’acteurs et d’actrices d’une grande variété de pays.
Le mélange des cultures et des langues s’établit assez en douceur et s’améliore
au fur et à mesure que les personnages comprennent ce qui leur arrive.
Cela permet d’accompagner le spectateur dans ses questionnements et de le plonger
dans une histoire riche, inspirée par la crise migratoire et les luttes de classe.
Si l’on passe à côté des deux derniers épisodes de dénouement pour établir un bilan complet,
il va sans dire que les six épisodes mis à disposition de la presse ont été plus que convaincants
et donnent vraiment envie de connaître la suite et le dénouement de 1899, qui suit
les traces de Dark et pourrait même la surpasser.
La série 1899 est disponible sur Netflix.
