Muriel Marchand
Chimène Badi revient sur le racisme subi durant son enfance et les critiques incessantes de son physique au début de sa carrière, dans l’émission animée par Frédéric Lopez.
Après plusieurs semaines d’absence, Un dimanche à la campagne est de retour sur France 2. Ce 29 janvier, c’est l’acteur Michel Boujenah, le danseur étoile François Alu et la chanteuse Chimène Badi qui passent le week-end ensemble.
Et cette dernière est revenue tout au long de l’émission de Frédéric Lopez sur la pression ressentie sur son physique, au point de la faire tomber dans la boulimie.
Enfant, elle a subi des brimades et du racisme, « nous étions la première famille musulmane du village ».
Les insultes sont quotidiennes, au point de recevoir des appels téléphoniques malveillants à la maison.
« Une fois, je décrocherai le téléphone, j’ai 7 ou 8 ans et c’est horrible ce que j’entends au téléphone » se souvient la chanteuse.
A l’école « tous les jours il faut s’imposer, car on m’attend à la sortie pour « m’occuper de mon cas » » , poursuit-elle. « Ça fait peur, mais on va rester forts » se disait déjà à cette époque, la petite fille qui voyait dans la musique une échappatoire.
Viennent ensuite les cours de chant et sa première professeure lui prononce cette phrase terrible : « tu deviens jolie quand tu chantes » .
« Ça m’a cassé en deux » explique Chimène Badi avant d’ajouter que « certains ne se rendent pas compte qu’en une phrase ils peuvent vous détruire ».
Une rencontre qui « va la bousiller »
En 2002, elle participe à « Popstars ».
Elle n’a pas été sélectionnée pour former le groupe des Whatfor,
mais le producteur Valéry Zeitoun, alors membre du jury, l’a repère et lui a fait enregistrer une démo.
La jeune Chimène Badi s’envole pour Québec et enregistre son premier titre, « Entre nous ».
Ces albums sont des succès, mais en coulisses, c’est une autre histoire.
« Je vis ça comme un robot » se souvient la chanteuse qui raconte ne pas aimer « qui elle devient » quelqu’un de « nerveux, anxieux, stressé et perdu ».
Les attaques incessantes sur son physique et son poids, notamment dans la presse à sensation, n’arrangent rien.
« A 20 ans, c’est très, très dur, comment tu fais avec tout ça ? » résume-t-elle, avant d’ajouter qu’il y a » les gens du milieu qui ne vous épargnent pas ».
Elle se souvient de séances de relooking particulièrement sévères dont elle ressortait avec « la sensation d’être immonde »
Mais la jeune femme accepte, continue de « sourire et de chanter » car elle a « la peur de tout perdre ».
Elle devient boulimique parce qu’il « y a un manque ».
Elle raconte : « on se calme en comblant le vide, c’est la douleur à l’état pur car sur le moment,
ça apaise, mais derrière on est tellement déçu de soi, de se faire du mal ».
C’est une rencontre « pas agréable » dans la profession qui « va la bousiller »
au point qu’elle se sent « comme une marionnette » qui va la faire réagir.
Elle analyse aux côtés de François Alu, Michel Boujenah et Frédéric Lopez
que « c’est un mal immense pour un bien immense ».
Aujourd’hui, Chimène Badi se dit « affranchie du regard des autres » .
Elle l’assure, « Avec de la force, l’envie de s’en sortir et le bon entourage, on peut y arriver ».
