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Compter les oiseaux, cela peut être l’activité amusante et apaisante de ce week-end.

Comme chaque fin janvier, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et le Muséum national d'histoire naturelle nous invitent à observer nos jardins

 

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Comme chaque fin janvier, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et le Muséum national d’histoire naturelle nous invitent à observer nos jardins pendant une heure.

Cela fonctionne également sur les balcons ou dans un jardin public. La consigne est toujours la même : compter et identifier tous les oiseaux qui se posent, que ce soit au sol, sur une branche, sur une clôture.

Envoyez ensuite les résultats sur une plateforme en ligne. Pas si simple, à première vue, quand on ne connaît rien aux oiseaux.

Il existe encore des guides en ligne pour vous aider. « Et on se prend vite au jeu », promet Marjorie Poitevin, qui coordonne cet « Observatoire des oiseaux du jardin » pour la LPO.

Journal Privé

Cela fait dix ans que cette opération revient les derniers week-ends de janvier et mai.

En 2012, 3 000 Français ont répondu à l’appel.

Six mille l’année suivante, 10 000 en 2017 et jusqu’à 40 000 en 2020, quand le confinement nous a tous mis en quête d’activités à faire à la maison.

Le plus grand programme de sciences participatives en France

Depuis, la participation a quelque peu diminué. Ils étaient encore plus de 28 000 l’an dernier.

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Ce qui fait de cet observatoire le plus grand programme de science citoyenne de France.

En dix ans, près d’un million de données ont été collectées dans 58.220 jardins, dénombre la LPO.

Du Conquet (Finistère) à Furiani (Haute-Corse) et de Leffrinchouke (Nord) jusqu’à Cerbère (Pyrénées Orientales).

Une mine d’informations pour les scientifiques qui étudient l’évolution des populations d’oiseaux sous nos latitudes.

Dans le même ordre d’idées, il existe déjà le Suivi temporel des oiseaux communs (Stoc), un autre programme participatif, lancé en 1989 et « fourni, cette fois, par des experts dont les observations se font essentiellement à la campagne », précise Benoît Fontaine, biologiste à le Mhn.

L’observatoire des oiseaux du jardin fournit alors un très bon point de comparaison, sur des espaces plus façonnés par l’homme, comme nos parcs et jardins.

Comptoirs qui s’affolent en hiver

Que pouvons-nous apprendre de ces dix années d’observation ?

Peu de bonnes nouvelles, à écouter Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO. Cependant, toutes les tendances ne sont pas à la baisse.

Sur les décomptes effectués le dernier week-end de janvier, c’est même tout le contraire.

« Il y a une très forte augmentation des populations pour 49% des espèces observées », note Allain Bougrain-Dubourg.

L’exemple le plus emblématique est la perruche à collier originaire d’Asie et d’Afrique, relâchée accidentellement en France dans les années 1970, dans nos jardins.

D’autres espèces affolent les compteurs en hiver.

Le chardonneret élégant, le pinson des arbres, le bonnet noir… Allain Bougrain-Dubourg n’en est pas content. « Ce sont souvent des espèces du nord et de l’est de l’Europe qui viennent traditionnellement passer l’hiver en France, à la recherche de températures plus clémentes », rappelle-t-il.

Auparavant, ces oiseaux se propageaient principalement dans nos campagnes.

Ils y trouvent aujourd’hui de moins en moins de ressources alimentaires, à tel point qu’ils se réfèrent aux jardins où de plus en plus d’individus les nourrissent en hiver. »

En d’autres termes, cette augmentation des observations reflète davantage des changements de comportement chez ces oiseaux qu’une augmentation de leurs populations.

C’est une évidence pour le chardonneret, « facilement identifiable et donc peu touché par les erreurs de comptage », précise Benoît Fontaine.

« L’observatoire des jardins montre une forte augmentation du nombre d’individus en hiver depuis dix ans, quand le programme Stoc, plutôt sur la campagne donc, a des effectifs stables », poursuit le biologiste.

Jardins dépeuplés au printemps

En revanche, pour le printemps qui compte, il n’y a pas de doute : les tendances sont mauvaises.

Seules 2% des espèces habituellement rencontrées dans les jardins à cette période ont vu leur nombre augmenter depuis 2013.

Pour 24%, ils sont stables. Et pour 41%, les populations sont en déclin. Parfois très clairement.

« Pour le Martinet noir ou le Verdier d’Europe, l’abondance a chuté de 46 % en dix ans », s’alarme Allain Bougrain-Dubourg. Et les tendances sont tout aussi mauvaises pour Stoc pour ces deux volatiles.

C’est ce déclin printanier qui retient l’attention du président de la LPO, « car il touche les oiseaux « de France », c’est-à-dire les espèces qui nichent ici », explique-t-il. .

« Et ça ne reflète plus des changements de comportement mais beaucoup de population décline cette fois-ci », ajoute Benoît Fontaine.

Ces résultats tendent donc à confirmer cette perte générale d’abondance de la biodiversité déjà observée dans plusieurs études scientifiques.

Par exemple, celle publiée en octobre 2017 dans la revue PlosOne, qui avait fait sensation en estimant à 75 % la baisse de la biomasse des insectes volants en près de 30 ans en Allemagne.

Les auteurs soupçonnaient l’intensification de l’agriculture, en particulier l’utilisation accrue de pesticides, d’en être la principale cause.

Les insectes tombent, les oiseaux suivent

Elle affecte également les oiseaux, au moins indirectement, car ces insectes volants sont leur nourriture de base au printemps.

La LPO et le Muséum font de cette raréfaction des ressources alimentaires l’une des principales causes de la baisse des effectifs d’oiseaux à partir du printemps.

A cela s’ajoutent les maladies, la dégradation des habitats naturels (destruction des haies par exemple), l’artificialisation croissante ou encore les canicules à répétition.

« Certains étés, on mesurait des températures de plus de 40°C dans les nids, obligeant les jeunes à les quitter précipitamment , raconte Allain Bougrain-Dubourg.

Autre menace, plus surprenante : la rénovation énergétique des bâtiments.

Très souvent, pour des questions d’isolation, il s’agit de combler les vides des façades et des toitures. Lieux où plusieurs espèces aiment installer leurs nids. Le martinet noir en particulier.

 

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Publié par Muriel Marchand

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