Après un début de canicule en juin, la France s’apprête à faire face à un nouveau pic de températures qui durera toute la semaine à venir.
Les prévisionnistes ont averti que les conditions étaient propices aux incendies de forêt, à l’instar de l’incendie géant dans le sud du Gard que les pompiers ont finalement maîtrisé après trois jours.
Le sud-ouest et la vallée du Rhône sont les régions les plus susceptibles d’être touchées par la nouvelle canicule.
Bien que les températures actuelles du week-end aient été jugées conformes aux attentes
pour la saison, l’agence météorologique Météo France indique que ce n’est que le début
de ce qui s’annonce comme une canicule de dix jours, similaire à celle de juin.
Jean-Yves Choplin, prévisionniste à l’agence nationale,
a déclaré que des températures proches de 40°C seraient ressenties
à partir du milieu de la semaine, en particulier dans le sud-ouest et le sud-est,
tandis que la moitié nord du pays pourrait s’attendre entre 30 et 34°C.
➡️ Mercredi :
Les plus fortes chaleurs gagnent vers le centre du pays. pic.twitter.com/Ol9lauG7Or
— Météo-France (@meteofrance) 10 juillet 2022
Plusieurs facteurs contribuent à la hausse progressive des températures, explique-t-il.
Jusqu’à lundi, elle était principalement due à « un anticyclone assez puissant qui couvre l’Europe de l’Est et limite la circulation de l’air », a déclaré Choplin à France Info.
« Le soleil chauffe cette masse d’air et le sol le jour, puis l’air redescend la nuit, ce qui le comprime et le réchauffe, et ainsi de suite tant que l’anticyclone est maintenu ». D’où une première phase de montée lente et généralisée des températures.
A partir de mardi, un nouveau phénomène va entrer en jeu, une « goutte froide » va se former au large du Portugal.
Cette masse d’air froid qui se forme en altitude va provoquer le déplacement d’une « langue » d’air chaud venant du Maroc.
2+ degrés d’augmentation par jour
C’est ce « panache de chaleur », prévu pour traverser l’Espagne
avant de toucher le sud de la France et la côte atlantique,
qui sera responsable de la hausse plus rapide des températures à partir du milieu de semaine,
avec des hausses de deux degrés par jour.
Causés par les émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine,
« ces épisodes de forte chaleur sont beaucoup plus nombreux depuis 2000 »,
souligne Choplin, qui ajoute que « nous avons connu deux canicules
de plus de dix jours entre 1947 et 2000, mais déjà trois depuis 2000″.
« Cette vague de chaleur sera un peu moins intense qu’en 2019, mais en termes de durée, c’est bien au-dessus. »
Il faut aussi se préparer aux conséquences potentielles de cette canicule, notamment les incendies.
« Il faudra être extrêmement vigilant » conclut Choplin, ajoutant qu' »il ne manque plus qu’un peu de vent la semaine prochaine et toutes les conditions seront réunies pour que des feux de forêt se déclarent ».
Gard ‘méga feu’ contenu
Le sud du Gard a déjà été ravagé par un « méga feu » qui a brûlé plus de 650 hectares.
Jusqu’à 950 sapeurs-pompiers appuyés par des avions s’étaient déployés mais la « phase critique » est désormais passée, a indiqué dimanche le porte-parole des pompiers, le lieutenant-colonel Eric Agrinier.
« Pour le moment, le feu est contenu. Cela signifie que nous ne pensons plus qu’il puisse se propager », a-t-il ajouté.
Environ 520 pompiers restent au sol dans la zone, a-t-il précisé, à 90 kilomètres au nord de Montpellier et de la côte méditerranéenne.
Le porte-parole a déclaré que les unités continueraient à traiter les bords de l’incendie, mètre par mètre, et surveillaient pour éviter tout risque d’aggravation de l’incendie avec des températures supérieures à 30 ° C, des vents et une faible humidité comme facteurs de risque.