Depuis plusieurs semaines, le rappeur Booba mène une guerre sur les réseaux sociaux contre les influenceurs qu’il appelle « Influvoleurs ».
Dans un entretien accordé à Libération et publié à la Une ce vendredi, le rappeur se dit « lanceur d’alerte » contre les pratiques de certains influenceurs et appelle le monde politique et les pouvoirs publics à « réagir » pour éviter les arnaques.
L’une de ses cibles dans ce combat : l’influenceuse Magali Berdah,
qu’il appelle « la reine de la futilité », également chroniqueuse à l’émission Touche Pas A Mon Poste
et créatrice de l’agence Shauna Events, qui gère les contrats publicitaires
de la majorité des influenceurs de la télé-réalité en France.
Si Booba, aussi surnommé « Le Duc de Boulogne », a buzzé contre ces influenceurs, c’était pour dénoncer leur affaire douteuse.
Il veut donc en finir avec ce « monde totalement faux ».
Bien informé sur le sujet, le rappeur expose les pratiques utilisées par ces influenceurs
pour gagner (beaucoup) d’argent facilement via le drop-shipping,
qui est un système de vente qui permet aux e-commerçants de vendre
des produits sans avoir à les acheter.
Un concept marketing très connu des influenceurs qu’il considère comme des personnes « sans talent » et qui promeuvent « la culture du vide ».
« Maintenant que j’y suis, je dois finir »
« Leur délire là-bas, le drop-shipping, est révoltant. Et moi, parce que j’ai un impact et que je suis suivi sur les réseaux, c’est ma mission de le dénoncer », explique-t-il à Libération avant de donner un exemple de drop-shipping.
« Par exemple, vous payez 38 euros sur Internet pour recevoir une crème ou autre, et vous recevez au mieux un pauvre tube à 5 euros dans un colis Ali express, et souvent rien du tout. Ils prennent 33 euros, sauf toi, ton argent est parti ».
Elie Yaffa, de son vrai nom, promet de mener jusqu’au bout son combat contre les arnaques d’influenceurs.
« Je me rends compte aujourd’hui qu’il y a beaucoup de monde qui attend que ce soit dit, que ce bus passe. Mais désormais, le bus Booba est là pour embarquer tous ceux qui veulent les voir payer leurs crimes. Maintenant que je suis dans le coup, je dois finir ».
Le début de cette guerre a trouvé son origine avec une histoire entre Booba et Marc Blata, un ancien candidat de télé-réalité reconverti en influenceur et en cryptomonnaie notamment.
« Marc Blata, est parti en croisade contre moi pour une histoire de fausse montre qu’on m’avait prêtée. Il a commencé à raconter toutes sortes de mensonges à mon sujet. J’ai découvert à cette époque son business de crypto-monnaies et de trading complètement frelaté. A partir de là, je suis parti en guerre contre lui sur les réseaux sociaux », explique à Libération le rappeur de 45 ans qui vit actuellement à Miami.
Banni par Instagram en raison de rapports
Booba a alors voulu comprendre pourquoi des milliers d’internautes accusaient les influenceurs d’escroqueries sur les réseaux sociaux.
Le rappeur a ensuite dévoilé plusieurs exemples d’arnaques en s’en prenant, de manière parfois vulgaire, aux » Influvoleurs » comme il les appelle.
Sauf que son compte Instagram a été fermé suite à de nombreux signalements.
« Je dénonce les escrocs, ils ferment mon compte au lieu de les empêcher de voler. Quand je suis allé à la guerre et que j’ai exposé leur système, ils ont commencé à rapporter mes comptes partout. Je les ai ciblés, c’est vrai, mais pour les arnaques évidentes qu’ils pratiquent. Ce n’est pas possible d’être autant de démons ».
En tant que lanceur d’alerte, Booba veut faire tomber tout un système et faire réagir le monde politique.
Il a également intenté une action en justice contre Magali Berdah notamment.
« Nous avons déposé des plaintes et des signalements auprès des services spécialisés (…) Il faut que les autorités réagissent, je ne suis pas le ministre de la Fraude », explique-t-il avant d’écarter quelques passages de son passé sulfureux.
« Parfois, on me tacle, comme si je n’étais pas un enfant de chœur parce que je clash Kaaris, mais là, ça n’a juste rien à voir. Il y a des problèmes financiers, beaucoup d’argent. Les influenceurs gagnent de l’argent. l’argent si vite qu’ils n’ont aucune notion de la réalité. Leur stratégie de défense contre moi est de se victimiser. Mais ne perdons pas de vue qui arnaque les gens, dans ce cas je suis un lanceur d’alerte », décrit celui qui enlève sa casquette de rappeur dans ce combat.
« Cette histoire n’est pas un clash, c’est une demande de justice. Et quand ce sera fini, j’apporterai des oranges à Magali Berdah », promet-il de conclure.
Il y a quelques jours, sur Instagram, Magali Berdah indiquait via un communiqué qu’elle intentait également une action en justice contre Booba pour « harcèlement en ligne de masse » et c’est grâce notamment à cette action en justice que le compte du rappeur a été banni des réseaux sociaux.